Histoire de Noël


Découvrez l’histoire de Noël !

 

Si aujourd’hui Noël est une fête familiale, elle n’en demeure pas moins une célébration chrétienne.
Sa longue histoire commence au 4ème siècle. C’est le Pape Libère qui officialise la date du 25 décembre comme celle
de la naissance du Jésus. Si aucune donnée historique ne justifie ce choix, l’église espère profiter du succès populaire
des fêtes païennes qui saluaient le solstice d’hiver. Au Moyen-Âge, les traditions païennes, comme la fête des fous,
perdurent, l’église les interdira.

L’Avent 
Institué par l’église chrétienne au 5ème siècle, il est d’abord de 7 semaines, puis de 4 semaines. Les
coutumes de l’Avent d’aujourd’hui sont nées au 19ème siècle parmi les protestants d’Allemagne. 4
bougies sont disposées sur une couronne tressée de branche de sapin. Elles seront allumées successivement chaque
dimanche précédent Noël. Chacune a sa signification : la 1ère symbolise le pardon accordé à Adam et Eve ; la 2ème, la
foi des patriarches en la Terre promise ; la 3ème, la joie de David célébrant l’alliance avec Dieu ; et la 4ème, l’annonce
par les prophètes d’un monde de justice et de paix. Une version populaire les résume en 4 mots : paix, foi, amour et
espoir. Quant au calendrier, il était composé à l’origine d’images pieuses. C’est en 1958 qu’elles sont remplacées par
des friandises.

Les bougies 
Quant à elles représentent la Lumière que Jésus apporte aux humains. Elles sont au nombre
de 12, une pour chaque mois de l’année. Aujourd’hui, elles sont remplacées par les
guirlandes lumineuses, remplissant le même office.

Les crèches
Apparues au 13ème siècle, elles sont avant tout un tableau vivant. L’origine du mot vient de
mangeoire en référence au « berceau » où Marie installa l’enfant Jésus. De nos jours, elles
désignent l’ensemble du site de la Nativité. C’est Saint François d’Assise qui inventa la Crèche de Noël, en 1223. Au
16ème siècle, les crèches en modèle réduit apparaissent avec des figurines en terre cuite ou en bois, innovation attribuée
aux jésuites. Au siècle suivant, elles entrent dans les foyers. Cette tradition se propage en France au moment de la
Révolution qui interdit les crèches publiques.

La Nativité
Qui signifie « naissance », la Nativité évoque généralement la naissance de Jésus. Joseph,
accompagné de Marie, quitte Nazareth car il doit se rendre dans son village natal, Bethléem,
pour le recensement. Arrivés à destination, ne trouvant pas à se loger, ils se réfugient dans une grotte aménagée en
étable. C’est là que Jésus nait. Les premières représentations de la Nativité remontent au 4ème siècle.

Les chants
Qu’ils soient religieux ou profanes, ils accompagnent la célébration depuis des siècles. Selon
la tradition, les premiers noëls furent interprétés par des anges voletant au-dessus de la crèche.
Ils inspirèrent les cantiques entonnés en latin à l’église, puis en langue usuelle et en famille. Le plus ancien chant
français connu est « Entre le bœuf et l’âne gris », datant du 16ème siècle. Le 18ème siècle voit fleurir d’autres grands
classiques : « Il est né le divin enfant », « La Marche des rois », « Des anges dans nos campagnes »…. Au 19ème
siècle, ce sont des chants allemands traduits qui s’inscrivent dans le répertoire français comme « Douce nuit, sainte
nuit », « Mon beau sapin ». Au 20ème siècle, c’est des Etats-Unis que viennent de nouveaux chants : « Vive le vent »,
« Noël blanc », « Le Petit Renne au nez rouge »…. Mais la palme du succès revient à un chant français qui a fait le
tour du monde : « Petit Papa Noël », créé en 1946 par Tino Rossi.

Les cloches
Elles sonnent le départ pour la messe de Noël. Les premières sont métalliques et datent de
l’âge du Bronze. Leur principale utilisation se trouve dans la communication à longue
distance. Pour les païens, elles chassent les mauvais esprits. Les premiers chrétiens en font un signe de ralliement.
C’est Saint Paulin, évêque de Nola en Campanie (région située en Italie), qui fait installer des cloches au sommet des
églises au 4ème siècle. C’est lui aussi qui eut l’idée de faire sonner les cloches le 24 décembre à minuit afin d’annoncer
la naissance de Jésus.

Le sapin
Il symbolise le renouveau de la nature pour les Celtes et les Vikings, fait son apparition vers le 7ème
siècle. Les Chrétiens lui donnent alors une autre signification : l’arbre du paradis. Il égaie
uniquement les espaces publics et des pommes y sont accrochées. Ce n’est qu’au 16ème siècle qu’il entre dans les
maisons. Il s’agit exclusivement d’une coutume protestante adoptée par les familles scandinaves, germaniques et
alsaciennes. Cette tradition gagnera ensuite les foyers catholiques et se rependra dans toute l’Europe. Les décorations
vont progressivement remplacer les pommes et les friandises.

Les boules décoratives
Elles apparaissent au milieu du 19ème siècle. Deux histoires pour cette
invention. La première, suite à une terrible sécheresse, les pommiers
deviennent stériles. On ne peut donc par utiliser de pommes que l’on peignait en rouge pour rappeler le fruit défendu
qui causa la perte de l’humanité. C’est donc un souffleur de verre de Goetzenbruck, dans les Vosges qui eut l’idée de
souffler des boules en verre. La deuxième histoire de l’invention des boules de Noël reviendrait à un autre souffleur de
verre installé à Lauscha en Allemagne qui aurait précédé de 10 ans l’artisan vosgien.

Le Père Noël
Il apparaît à la fin du 19ème siècle lorsque Noël devient une fête plus profane et commerciale.
Crée par l’illustrateur nord-américain Thomas NAST, il lui donne son apparence définitive :
silhouette rondouillarde, mine réjouie et costume rouge et blanc. En 1931, la firme Coca-Cola popularise cette image
au cours d’une campagne publicitaire. Cependant, ses origines sont plus anciennes, venant des légendes et croyances
païennes. Chez les Vikings, il descendrait d’Odin ; chez les Gaulois, de la divinité celtique Gargan … mais une
légende russe raconte que ce serait le 4ème Roi mage, vivant trop loin pour arriver à temps, décida de renoncer à
achever son voyage et de consacrer à la noble tâche de gâter les enfants.

Les rennes
Créés en 1823 par le pasteur new-yorkais Clement Clarke Moore, ils sont au nombre de 8 :
Tornade (Dasher en américain) ; Danseur (Dancer) ; Furie (Prancer) ; Fringant (Vixen) ;
Comète (Comet) ; Cupidon (Cupid) ; Tonnerre (Donner) et Eclair (Blitzen). En 1939, Robert L May en ajoute un 9ème :
Rudolph qui est doté d’un nez rouge lumineux afin de guider le traineau.

La bûche de Noël
Au 12ème siècle, c’est une énorme bûche que l’on fait allume dans la cheminée et
qui devait brûler 3 jours durant. Mais au 19ème siècle, avec la disparition des
cheminées dans les maisons, des pâtissiers eurent l’idée de la remplacer par un gâteau en forme de bûche.

Les cadeaux
L’usage d’en offrir apparaît au 19ème siècle. Ils font référence aux bergers et aux Rois
Mages, venus saluer Jésus nouveau-né à qui ils offrirent des cadeaux et seraient donc
l’ancêtre des cadeaux de Noël.

L’orange de Noël
Elle était principalement offerte aux enfants. En effet, c’est un fruit rare et cher
qui était réservée aux plus nantis. On l’achète à la pièce et représentait un cadeau
luxueux pour les gens peu fortunés. Cette tradition perdurera jusqu’aux années 1950, où l’orange, par l’importation se
démocratise. Afin d’en rappeler ces temps révolus, on a gardé l’orange, plantée de clous de girofle, dans les
décorations de Noël.

La carte de vœux 
Popularisée par les Britanniques, elle apparaît au milieu du 19ème siècle. C’est
aussi, le 1er mai 1840, l’apparition du premier timbre de l’histoire britannique, le
Penny Black, à l’effigie de la reine Victoria. Ce sera donc l’expéditeur et non plus le destinataire, qui paiera
l’acheminement du courrier, répondant mieux aux règles de la courtoisie.

Les Noëls en France :

– En Alsace : si le Père Noël a supplanté Christkindel, d’autres traditions perdurent. Les enfants alsaciens
reçoivent non seulement la visite du Père Noël mais aussi de Saint-Nicolas (le 6 décembre), de Christkindel
(le 24 décembre au soir) qui est une jeune fée aux longs cheveux et qui personnalise l’Enfant Jésus. On
dégustait jadis au réveillon une soupe de cerises. Pour le repas du 25 décembre, c’est l’oie qui tient la
vedette : en foie gras puis en « Ganzeltopf » (l’oie est mitonnée au four avec des légumes).

– En Provence : la Provence est très marquée par la symbolique des chiffres. Pour la Sainte-Barbe, le 4
décembre, les Provençaux mettent à germer des grains de blé. Le blé servira pour décorer la crèche. C’est en
Provence que c’est développer l’art du « santoun » (santon) qui signifie petit saint. On représentait toutes les
professions et fonctions sociales traditionnelles. Le souper du réveillon est servi avant la messe de minuit. On
revêt alors la table de trois nappes blanches et on y pose trois chandeliers ainsi que les trois soucoupes de blé
germé, le chiffre trois évoquant la Trinité. On sert 7 plats maigres rappelant les sept douleurs de Marie et
treize petits pains en référence au nombre de convives de la Cène. Les treize desserts, quant à eux, restent sur
la table jusqu’au 27 décembre, fête de saint Jean l’Evangéliste.

Les Noëls du monde :

 

– Au Canada : le 24 décembre, les Canadiens se réunissent nombreux, ils chantent et racontent des contes avant de se rendre à la messe de minuit. Au retour, ils partagent des tourtes à la viande. Sur la table du réveillon, dans tout le Canada, trône généralement une dinde.

– Aux Etats-Unis : un vaste patchwork de peuples qui fait que les familles célèbrent Noël ou pas, selon les traditions importées de leur pays d’origine, par eux-mêmes ou leurs ancêtres. Cependant, la « saison des fêtes » cristallise autour d’elle une culture commune. Elle débute avec Thanksgiving, signifiant « Action de grâce », le quatrième jeudi de novembre. Cette fête chrétienne devenue laïque remonte à l’époque des premiers colons. Immanquablement, on sert ce jour-là de la dinde farcie, de la purée de pomme de terre ou de patates douces et de la gelée de canneberge suivie d’une tarte à la citrouille.

– Aux Pays-Bas : Noël se passe calmement car c’est plutôt la Saint-Nicolas qui se fête le 6 décembre. Le troisième samedi de novembre, Saint-Nicolas débarque de son bateau à vapeur et chaque année, dans un port différent. Si le 6 décembre n’est pas férié, le 25 et le 26 sont chômés. C’est l’occasion de réjouissances familiales.


– En Allemagne : entre coutumes païennes et gourmandises, les traditions y sont respectées. Noël est appelé
« Weihnachten »signifiant « nuits consacrées ». Le 24 décembre est désigné sous le nom de « Heilige
Abend », soit « Sainte Nuit ». Les préparatifs commencent début décembre avec la fabrication de pâtisseries
traditionnelles dont la plus spectaculaire est l’ « Hexenhaus », représentant la maison de la sorcière du conte
Hensel et Gretel. Le « Christstollen », fourré de raisins secs et de pâte d’amande, clôture le repas du réveillon.

– En Angleterre : les préparatifs de Noël commencent avec l’Avent par l’écriture des « Christmas Cards ». Les
cartes reçues participent à la décoration de la maison. Une semaine avant Noël, des groupes de « Carol
singers » se postent au coin des rues et interprètent des chants de Noël surtout pour collecter des fonds pour
des associations caritatives. C’est durant la nuit du 24 décembre que Santa Claus (le Père Noël) dépose les
cadeaux dans les « Christmas stockings » (grandes chaussettes). Le 25 décembre, après la messe de Noël, le
repas comprend impérativement une dinde farcie à la sauge et à l’oignon et le « Christmas Pudding ». Si
autrefois il fallait attendre le 26 décembre pour ouvrir les cadeaux, jour appelé « Boxing Day » (jour des
boites) où l’on passait sa journée à distribuer des cadeaux aux pauvres, aujourd’hui les Anglais se rendent à un
match de football ou de rugby ou ils se précipitent à l’ouverture des soldes. Si le 25 ou le 26 tombent pendant
le week-end, les congés sont reportés aux jours suivants.

– En Belgique : les festivités ne démarrent qu’après la célébration religieuse. Comme beaucoup de pays
d’Europe du Nord et de l’Est, les réjouissances de fin d’année commencent par la Saint-Nicolas, le 6
décembre. Noël est une fête familiale. A minuit précise, les Bruxellois se retrouvent sur la Grande-Place et
allument une bougie pendant que sonnent les cloches. Le repas est composé du boudin de Noël, de biscuits en
forme d’Enfant-Jésus ou de crêpes épaisses à la farine de sarrasin agrémentées de raisons secs et de rondelles
de pomme, le tout arrosé de bière. Les brasseries fabriquent des cuvées spéciales de Noël depuis le début du
19ème siècle.

– En Corée du Sud : pour les célibataires, le réveillon de Noël correspond à notre Saint-Valentin. La religion
principale étant le bouddhisme, Noël ne fait donc pas partie des traditions. Les chrétiens de Corée, pour la
plupart protestants, célèbrent Noël en famille. Le 25 décembre n’est pas férié mais avec l’occidentalisation du
pays, les rues s’illuminent et l’effervescence commerciale bat son plein.

– En Espagne : de nombreuses traditions, qu’elles soient religieuses ou festives, égaient la fin de l’année. Les
festivités commencent le 22 décembre avec la loterie, appelée Sorteo de Navidad, créée en 1812. Cette loterie
nationale est la plus importante au monde par les gains et le nombre de participants : près de 98 % des
Espagnols tentent leur chance. Le 24 décembre au soir, les Espagnols réveillonnent tôt afin de se rendre à la
messe de minuit. Cette messe est aussi appelée la « Messe du Coq » car elle se termine à 5 heures du matin.
Le 28 décembre, sont célébrés les Saints Innocents en mémoire des enfants massacrés sur ordre du roi Hérode.
Et c’est le 6 janvier que les enfants reçoivent leurs cadeaux, distribuer par les Rois Mages.

– En Finlande : au pays du Père Noël, cette fête est la plus importante de l’année. Les décorations, les veillées et
les visites commencent début décembre. La « Paix de Noël » est proclamée le 24 décembre à midi sur la
Grand-Place de Turky (ancienne capitale). Le Maire lit une déclaration qui date du Moyen Âge, retransmise à
la radio et à la télévision. C’est le signal pour une journée de détente : riz au lait, vin chaud et sauna. A la
tombée de la nuit, les Finlandais dépose une bougie sur la tombe de leurs disparus. Le repas du réveillon se
compose en général de jambon rôti à la moutarde. La légende dit que manger du porc est fait pour que
l’animal ne gêne pas le sommeil de l’Enfant Jésus en lui donnant des coups de groin.

– En Italie : les festivités démarrent le 8 décembre par « l’immacolata » (Immaculée Conception de Marie) avec
des processions. Les crèches, invention italienne, sont installées dans les maisons et les lieux publics. Dans le
Nord de l’Italie, on fête Sainte Lucie, le 13 décembre. Martyre sicilienne, elle distribue les cadeaux aux
enfants accompagnée de son âne Tobia et de son assistant Gastaldo. Toutefois, le Père Noël a été adopté par
beaucoup de familles. Durant cette période, les Italiens dégustent le « panettone », brioche aux fruits confits,
sans doute créée à Milan vers 1490. Le 26 décembre est consacré à « San Stefano » (Saint Stéphane ou
Etienne), premier martyr de la chrétienté. Ce jour férié se passe en promenades et visites.

– En Norvège : d’anciennes coutumes restent encore vivaces dans les campagnes norvégiennes. Notamment
celles de démarrer les préparatifs en nettoyant la maison de fond en comble ou de brasser la bière de Noël : la
« Juleøl ». Cette tradition remonterait aux Vikings qui trinquaient dans leurs cornes à boire en l’honneur des
dieux Odin, Froy et Njord. Une autre tradition qui perdure en ville, est celle de faire une ronde autour du sapin
et de chanter des chants de Noël. On ne débarrasse pas la table du réveillon de façon à ce que les défunts
puissent festoyer à leur tour et d’éviter leur colère.

– En Russie : les Russes fêtent Noël dans la nuit du 6 au 7 janvier, conformément au calendrier julien, bien
qu’ils aient adopté le calendrier grégorien. Le repas est servi après la messe de minuit. On parsème la table de
foin, en hommage à la crèche, et on la recouvre d’une nappe blanche. On sert traditionnellement douze plats.
Un seul est obligatoire : la « koutia », sorte de bouillie de blé aux fruits secs. Ce Noël ouvre sur douze jours
de festivités, les « siatki » jusqu’au 19 janvier où l’on célèbre le baptême du Christ.

– En Suède : le premier dimanche de l’Avent, les Suédois décorent leur maison en accrochant à leur porte une
couronne de sapin et disposent des étoiles et des figurines à leurs fenêtres devant lesquelles ils allument des
bougies afin d’accueillir « Jul Tomte », le lutin de Noël. Mais ils accordent une importance particulière à la
Sainte-Lucie, le 13 décembre, qui est associée à la lumière. Les fêtes de Noël se terminent à la Saint-Knut, le
13 janvier.

Joyeux Noël !

Texte créé par Valérie ZANNIS
Décembre 2016

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